
Dormir, c’est la priorité !
Le sommeil est un facteur essentiel pour mon parcours. Améliorer son sommeil, c’est améliorer sensiblement sa qualité de vie. Première étape donc, augmenter mes heures de sommeil et en parallèle, gagner du temps sur mes journées en sabrant du superflu. Pour les heures de sommeil, voilà déjà quelques soirs que je me couche plus tôt. Lorsque j’avais consulté mon médecin traitant il y a quelques années pour des raisons de manque de sommeil (déjà), il m’avait expliqué que pour récupérer mes heures de sommeil et installer un cycle stable et sain, j’avais besoin de trois semaines. Trois semaines durant lesquelles je devais me discipliner, à mettre en place des routines, à respecter une certaine quantité de sommeil.
Parmi ces routines, la principale est le fait de ne plus avoir de tâches ou de discussions qui démarreraient la réflexion dans les deux heures avant l’heure du coucher. Cela sous-entend que je dois aussi en amont me discipliner à ne plus faire que du ménager dès la fin d’après-midi, à concentrer mes activités en lien avec le travail entre le réveil et 17h30 (ce qui est difficile quand on fait ses horaires soi-même comme moi) et dans la mesure du possible éviter toute discussion exaltant les affects et la réflexion en soirée.
Évidemment, il y a tout ce qui a trait à l’alimentation : il convient de ne pas manger trop tard et de manger léger en fin de journée (oups!). Ce qui va conditionner l’heure des repas et leur composition : dans la mesure du possible, je souhaite ne pas manger après 18h30, et de préférence, limiter un maximum les féculents et les aliments riches au repas de midi. L’arrêt de boissons excitantes comme le café dès l’après-midi (ça va être difficile) est aussi un facteur important. L’exercice physique régulier est aussi recommandé, mais pas en soirée, à cause de l’augmentation de la température du corps qu’il génère. Ainsi, mon envie et mon besoin de faire plus de sport va dans le même sens que mon envie de mieux dormir, mais je vais devoir fixer les heures de mes séances.
Au programme, donc dès ce jour : séance d’entrainement chaque matin après avoir posé les enfants à l’école ou avant d’aller au travail. Les repas seront pris à heures fixes : 12h15 à midi et 18h15 le soir. Dès ce soir, je me couche à 21h30 lorsque je dois me lever le lendemain, ce qui sous-tend aussi d’agender les promenades de la chienne, notamment la dernière et la première de la journée qui auront lieu juste avant de dormir et au réveil à 5h30. Le réveil des enfants est à 7h, ce qui me laisse du temps pour faire des choses à la maison le matin.
Supprimer les écrans le soir pour s’assurer un bon sommeil
Dans l’optique d’un gain de temps considérable et d’améliorer mon sommeil, je pense que le fait de lâcher en partie les écrans, et particulièrement mon téléphone portable, sera la solution majeure.
Parmi les applications inutiles que j’ai installées, il y a entre autres Instagram, Facebook et YouTube. Ce ne sont que des divertissements exempts de sens pour moi. Réseauter avec des personnes que je n’ai de toute façon pas le temps de voir dans la vraie vie ne m’apporte finalement pas grand-chose. Initialement, je m’étais reconnecté pour être au fait de l’actualité des groupes de musique régionaux et des évènements culturels de quelques salles et théâtres locaux. Mais, si je suis honnête avec moi-même, au regard de mes finances et du temps à disposition, connaître un agenda auquel je ne pourrai de toute manière pas participer n’est ponctuellement pas une perte. Ainsi, je ne compte pas le nombre de soirées durant lesquelles, plutôt que de prendre un livre, d’écrire ou de m’adonner à une activité de détente plus constructive, j’ai pris mon téléphone en main pour réseauter via WhatsApp, scroller sur Instagram ou pour chercher des reels et des shorts marrants. Que de temps perdu… Car, poster des stories, pourquoi pas, mais dans quel but finalement ? Dire aux autres ce que je lis, mange et fais avec ma chienne ? Je réalise soudainement que je devais être soit aveugle, soit bien imbu de moi-même pour penser que le monde souhaite ardemment savoir ce que j’ai mangé à midi ou le dernier endroit où je me suis baladé avec ma chienne.
Bref, par diminution drastique du temps alloué à mon téléphone, j’ai donc supprimé Instagram, Facebook et YouTube de ce dernier. Quant à WhatsApp, j’ai supprimé les notifications pour ne plus être dérangé. Observations après une journée : je prends toujours machinalement mon téléphone dans les mains lorsque j’ai un peu de temps, réalisant rapidement que je n’ai plus rien à y faire avant de le verrouiller à nouveau. Réalisant du même coup que je suis tout de même bien prompt à perdre mon temps.
Le souci de l’exemple
Lorsqu’une petite fille lui demande comment devenir plus intelligente, Albert Jacquard sourit et lui répond qu’il ne sait pas. En revanche, il sait comment il faut faire pour devenir plus bête : prendre un gros sac de bonbons et se poser derrière un écran de télévision. C’est ce qui a été le déclencheur de ma motivation à diminuer mon temps d’écran : l’exemple que j’aimerais donner à mes enfants dans les choix que je fais pour mon quotidien. Il y a quelque temps, je regardais les durées moyennes de nos chères têtes blondes derrière les écrans de télévision et franchement, cela m’a fait peur. En France, en moyenne (en moyenne !), les personnes de quatre ans et plus passent environ quatre heures par jour devant leur télévision. Temps d’écran auquel il faut encore ajouter, pour ceux qui en ont, le temps passé sur le portable, la tablette ou l’ordinateur. En Suisse, près de la moitié des enfants regardent la télévision plus d’une demi-heure par jour, à laquelle vient s’ajouter le temps passé sur tout petit écran à scroller sur les réseaux pour ceux qui y ont accès.
Le souci, pour rejoindre Albert Jacquard, c’est que ce temps investi à mettre son cerveau sur « off », est pendant ce temps inutilisé pour se nourrir correctement. Quand on regarde Cyril Hanouna, on ne lit pas Victor Hugo. Quand on regarde McFly et Carlito, on ne joue pas à un jeu stimulant intellectuellement. Quand on regarde un simulacre de débat politique à la veille des présidentielles, on n’écoute pas un opéra de Verdi. En réalité, regarder la télévision quatre heures par jour est, pour le cerveau, comparable à manger du McDonald quotidiennement pour le système cardiovasculaire. Une fois que l’on déduit aux vingt-quatre heures que compte une journée les huit heures de sommeil qu’il faudrait avoir, les huit heures de travail que nous nous infligeons, il ne nous reste que huit heures. Pendant ce dernier laps de journée, il y a tout un tas de choses que nous devons faire : manger, aller aux toilettes, nous laver, ranger, faire le ménage, la lessive, s’occuper des animaux et/ou des enfants, etc. En y pensant, il n’est pas étonnant que le monde s’affaisse comme il s’affaisse, si la majorité du temps qu’il reste dans nos journées, nous le passons à éteindre notre cerveau et notre esprit critique pour nous divertir. Ce n’est pas ce que je veux pour mes enfants. Pas du tout. Je veux éduquer mes enfants à se nourrir de bonnes nourritures.
Le second souci est que trop de télévision tue simplement la réflexion et l’esprit critique. Comme le disait Ragnar le Breton, à « Quelle époque ! » : quand ma grand-mère regarde BFMTV, elle devient raciste. C’est un poncif, mais il reste toujours vrai que, tout d’abord, les médias télévisuels donnent à voir une image déformée du réel. Ensuite, en plus d’enfermer les spectateurs trop souvent dans des visions du monde polarisées et exemptes de nuances, elle les formate à des idées reçues grossières qui deviennent des lieux communs dont plus personne ne se détache. Pour n’en citer que quelques-uns : les chômeurs sont des profiteurs, le travail et le sacrifice sont des horizons indépassables, les entrepreneurs sont les premiers de cordée de notre société, etc. Et, finalement, en alternatives audiovisuelles à des émissions prétendument intelligentes, nous avons soit du contenu guignolesque sans grand intérêt, soit de la téléréalité fade type Koh-Lanta, The Voice ou Top Chef, qui ne nourrit pas mieux.
Je ne suis pas un lettré, mais j’aime lire. J’ai la chance d’avoir deux enfants qui, me voyant lire, prennent spontanément des livres, les ouvrent et les lisent pour ma fille et regardent les images pour mon fils. Il se réjouit d’ailleurs d’apprendre lui aussi à lire. Si, à mon corps défendant, j’ai été un exemple pour la lecture, à plus forte raison, le serai-je pour les écrans. Bien sûr, me voyant ou ne me voyant pas pianoter sur mon téléphone, cela influera leurs choix et leurs comportements une fois qu’ils seront en possession de leur premier smartphone. Plus tard, une fois qu’ils seront indépendants, leur utilisation en sera teintée par celle qu’ils auront observée de leur(s) parent(s).
Ainsi, je ne vais pas seulement réduire le temps de téléphone : je le déposerai quand je rentrerai avec mes clés. J’ai sur la bibliothèque de mon entrée une vieille balance en fonte. Un côté de la balance me sert de vide-poche. Il est temps de le rééquilibrer et de poser mon portable de l’autre côté. J’instaurerai des moments dans mes journées pour aller lire et répondre aux messages que j’aurais reçus sur WhatsApp. Dès ce jour, le téléphone sera déposé sur le disque de la balance. Je le consulterai vers midi une fois, et après le coucher des enfants une deuxième fois. Comme mon téléphone me sert aussi de réveil, je vais chercher mon vieux réveil radio et le rebrancher dès ce soir pour le réhabiliter dans ses vieilles fonctions. À vrai dire, je souhaite contrôler ce sur quoi j’ai prise, et ne pas moi être l’esclave.
Sources et pour aller plus loin :
- Le site « jeunes et media » : https://www.jeunesetmedias.ch/
- Usage des médias chez les enfants et les adolescents : https://www.bag.admin.ch/bag/fr/home/gesund-leben/sucht-und-gesundheit/verhaltenssuechte/medienkonsum-von-kindern-jugendlichen.html
- Pas d’écran du tout pour les enfants de moins de deux ans https://www.lematin.ch/story/suede-pas-d-ecran-du-tout-pour-les-enfants-de-moins-de-deux-ans-103178791
- Les Français passent 15 minutes de moins par jour devant la télé : https://www.lefigaro.fr/medias/la-chute-du-temps-passe-devant-la-television-s-accelere-20230103?msockid=0863faa71cff60fc3e99ee001df46187
- Centre d’investigation et de recherches sur le sommeil : https://www.chuv.ch/fr/sommeil/cirs-home/