
Le titre est faux, désolé… J’avais initialement prévu de montrer comment l’évolution du plaisir s’était faite en parallèle de l’évolution du rapport au corps depuis les années 80 jusqu’à aujourd’hui. Et puis, en réfléchissant, je me suis rendu compte que ce journal de bord n’avait plus vraiment de raison d’être.
Le 3 septembre, j’écrivais ceci : « Je me donne une année, à compter de la publication de ce billet, pour changer radicalement. Pour me tirer vers le haut. Une année pour rééquilibrer les différents aspects de ma vie. Une année, c’est long, certes. Mais en même temps, ces challenges du type « un mois pour tout changer », c’est un peu utopique. Il y a tant d’aspects sur lesquels travailler, d’habitude à transformer, qu’une année, ce n’est finalement pas de trop.«
Cela fait maintenant cinq mois. Je me donnais une année, et en cinq mois, je suis arrivé à ce que je voulais. Je dors plus et mieux. Je mange mieux que ce que j’aurais imaginé pouvoir manger au début de cette démarche. En dehors du partage des épisodes de Cosmogénèse, je ne fréquente plus les réseaux sociaux et mon temps d’écran a considérablement diminué. Je bouge plus. Je n’ai plus de smartphone. Je ne bois plus d’alcool et ne consomme plus de sucre, sauf pendant les grandes fêtes ou dans de rares exceptions. (J’avoue que quand mes enfants me préparent un petit-déjeuner surprise, je n’ai pas le cœur de refuser). Je me sens globalement mieux et je commence à perdre du poids de manière significative.
Alors, pourquoi continuer ce journal de bord ?
Je pourrais poursuivre, raconter l’après, consigner les petits ajustements, les nouvelles découvertes, les défis qui surgissent encore – car il y en aura toujours. Me vient alors en tête la phrase de ma superviseuse qui, après mon stage à l’aumônerie du CHUV et six semaines de supervisions intensives nous avait dit : « le stage ne fait que commencer ». Elle ne pouvais pas avoir plus raison. Ici, ma démarche ne fait que commencer ! Mais ce journal n’a jamais été un simple relevé de faits. Il était un outil, un cadre : à travers lui, en rendant des comptes à ceux qui le lisent, cela me permettait de me discipliner. Ce qui était autrefois un effort conscient est devenu une nouvelle normalité. Je n’ai plus besoin de me rappeler chaque matin pourquoi je fais tout cela : c’est devenu une routine.
Ensuite, je réalise que ce journal a accompli son devoir, car j’ai réussi à mettre un mot sur ce que je voulais apprivoiser. J’ai parlé d’injonctions, de plaisirs, et de tout un tas de choses que j’ai pu, pour moi-même déconstruire. Mais le vrai mot, la vraie épreuve je ne l’avais pas encore nommée. C’est en décidant de refermer ce journal que le mot m’est naturellement venu en tête : pulsion. Tous ces derniers mois, ce sont mes pulsions que j’ai appris à maîtriser. Mais surtout, ce sont ces pulsions que le monde dans lequel je vis suscite en moi que j’ai appris à discerner et à comprendre. Et une fois de plus, comprendre est ce qui me permet d’avancer au mieux. Pouvoir nommer ce mot et prendre conscience des mécaniques à l’œuvre me rend un peu plus libre que je ne l’étais avant. Ma démarche ne fait décidément que commencer.
Et puis, il y a une vérité que je n’avais pas envisagée en septembre : le changement ne se produit pas uniquement dans l’effort. Fut un temps, je disais à ma psy que j’aimais la figure de Rocky pour sa combativité. J’aimais combattre, et peut-être que j’avais besoin de cela. Aujourd’hui, je n’ai plus ce besoin (même si j’aime toujours autant la figure de Rocky). Le changement se consolide dans l’espace que je laisse à la vie, dans les moments où j’arrête de me scruter pour simplement être. J’ai le sentiment qu’en ôtant le superflu de ma vie, j’ai fait de plus grands pas vers moi-même, et j’en suis vraiment heureux. Et j’ai la sensation que je peux plus être au monde différemment. Mieux. Alors je referme ce journal, non pas parce qu’il n’y aurait plus rien à dire, mais parce qu’il a rempli son rôle.
J’avais prévu une année. Il m’a fallu cinq mois. Le reste se vivra, sans nécessité d’être écrit. Parce que le mouvement est lancé. Et peut-être que le 3 septembre 2025, je posterai un billet qui s’intitulera « un an après »… si j’y pense.
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