
Cette esquisse, la première d’une série sur les miracles, fait également partie des chroniques d’un accompagnant et des chroniques d’un désaffilié, car elle convoque mon expérience d’ancien évangélique, autant que mon expérience en accompagnement spirituel. Plus, l’esquisse part en partie de mon expérience de terrain, ce qui me semble intéressant.
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« Dire que c’est purement symbolique, c’est un peu triste. » Telles sont les paroles d’un pasteur au sujet des miracles, alors qu’il est interviewé pour le journal romand « Réformés » du mois d’avril 2024 portant sur les miracles. Il poursuit : « Miracle a pourtant deux sens : celui d’un événement qui ne s’explique pas et celui d’un événement qui nous a procuré beaucoup de plaisir. Ne dit-on pas d’un nouvel album que l’on a eu beaucoup de plaisir à écouter que c’est un miracle ? » Alors : non, on ne dit pas ça. En tout cas, je n’ai jamais entendu personne le dire. Le même article démarre par un autre pasteur qui nous explique qu’il aime la définition que le Petit Larousse donne du miracle : phénomène interprété comme une intervention divine. Entre le dictionnaire et le hit-parade, il me semble qu’il y a d’autres voies d’exploration de cette notion, ouvrant une lecture autrement profonde des textes bibliques mettant en scène le miraculeux.
Quelle tristesse y a-t-il donc à dire que les miracles sont des symboles, des allégories, des images ? Personnellement, c’est parce qu’à aucun moment je n’injecte une idée de réalisme historique, de littéralisme dans les récits de miracles, que je peux m’en saisir. Ce qui me paraît triste, c’est plutôt l’espoir ou l’attente cachée qu’une telle posture génère bien souvent chez le croyant. Lorsqu’il n’y a médicalement plus aucun espoir, l’on place ce qui nous reste d’espérance dans une guérison au sens du rétablissement du corps à un état antérieur suite à l’intervention divine ? Ce n’est pas ce que disent explicitement ces pasteurs. Mais, en le disant ainsi, c’est ce que comprennent nombre de fidèles, qui se trouvent dans une compréhension extrêmement étriquée et limitée de ce que peut signifier le miraculeux. « C’est dommage de penser que ce n’est que symbolique ». Évidemment, ça n’est pas que symbolique, nous le verrons. Car le miraculeux, ce n’est pas le rétablissement d’un état antérieur, mais l’ouverture d’un chemin dans une nouveauté de vie. Rien de surnaturel donc. Rien de magique. Mais de l’extraordinaire, au sens strict du terme.
L’écueil du miraculeux
Alors que je fréquentais le milieu évangélique et que je participais à toute sorte de rassemblements dits « charismatiques », la prière et l’attente du miracle ne nous étaient présentées que comme positives. Une prière ne fait jamais de mal, nous disait-on (ce qui est faux, j’en parlerai dans un prochain article). Afin de nous encourager à prier malgré nos réserves, on nous assénait avec force que prier pour une guérison, la réclamer au nom de Jésus-Christ, même si cela n’était pas efficient, cela provoquait des effets bénéfiques que nous ne pouvions soupçonner, que nous ne voyions pas forcément : « Dieu ne répond pas toujours selon ce que nous attendons », voilà ce qu’on nous répétait pour nous encourager à persévérer. Il fallait bien se dire cela, puisque qu’aucun miracle n’était effectivement constaté. Bien plus, des personnes étaient littéralement brisées, détruites.
Pendant un temps, j’ai participé, par curiosité, à des soirées « miracles et guérisons » organisées en Suisse romande par l’Association Internationale des Ministères de Guérisons (AIMG). Le pitch des rencontres était simple : viens et vois l’action miraculeuse de Dieu. Les personnes malades étaient invitées à venir aux soirées pendant lesquelles on leur expliquait pourquoi elles devaient se convertir à Jésus, avant de conduire ce qu’ils appelaient des « temps de ministères ». On devait se convertir, parce que c’est par la foi que nous pouvions saisir la guérison du corps. Les personnes qui désiraient que l’on prie pour elles pouvaient s’avancer. Devant, des équipiers de prières priaient avec ardeur pour réclamer une guérison divine sur les personnes. L’assurance des organisateurs était pour le moins désarmante et se voulait très convaincante pour une personne ayant perdu espoir dans la médecine. La prière n’était pas « peut-être » efficace. Elle l’était (soi-disant) indéniablement, et c’était affirmé avec force et conviction. Ainsi, depuis ma place, je n’ai pas compté le nombre de personnes s’étant avancées, parfois en fauteuil roulant, parfois avec des malformations visibles, parfois avec des cannes, parfois avec des maladies graves. Pas une seule fois, je n’ai vu un miracle se produire. En revanche, des dizaines de fois, j’ai vu des personnes retourner à leur place, en larmes, de constater que les promesses de guérison qu’on leur avait faites n’avaient pas été tenues. Alors, on tentait de les rassurer : « Dieu agira pour vous, aucune prière n’est faite dans le vide » leur disait-on. Quelle violence !
Pendant ces soirées, certains pouvaient, s’ils le souhaitaient, témoigner de l’action de Dieu. Ces témoignages étaient souvent le fait de personnes impliquées dans les soirées (comme le père d’un prédicateur qui témoignait souvent), déjà chrétiennes, et prenant la parole plus pour combler un vide gênant que pour partager un vrai miracle : « J’avais un peu mal au dos avant la soirée, puis on a prié pour moi et je n’ai plus mal« . Ou encore cette femme, qui avait un peu mal au genou et qui a un peu moins mal maintenant. Voilà une maigre consolation pour tous ceux qui retournaient à leur place, bredouilles, en larmes et désespérés.
Aujourd’hui, ces soirées ont toujours lieu, et parfois même sur Internet. « Rien d’autre ne te permettra d’être guéri à part les meurtrissures de Jésus« . Voilà ce que nous dit le prédicateur de la vidéo ci-dessus. Pas les traitements. Pas l’hygiène de vie. Pas le fait de prendre soin de soi et d’être attentif aux conseils avisés de médecins spécialistes. Non : les meurtrissures de Jésus, voilà ce qui guérit d’après lui. Encore une fois, je le redis : quelle violence dans ce propos ! « Jésus a accepté la souffrance pour qu’on soit guéri. […] Il a accepté toute cette souffrance, en pensant à nous pour que nous puissions vivre des miracles, vivre des guérisons, retrouver une santé. » Il n’y a aucune ambiguïté dans ce qui est prêché : « Dans ce moment, attends-toi à recevoir de Dieu. […] Quand tu fixes ton regard sur ça, c’est quelque chose qui est déjà acté dans le monde spirituel. […] La guérison, c’est par les meurtrissures de Jésus que tu ES guéri. Cette réalité spirituelle là, tu as juste à la déclarer par la foi pour la vivre. » C’est littéralement de la pensée magique. L’orateur nous parle de kystes et de nodules qui ont fondu. « J’ai vu une personne qui avait une tumeur visible dans le dos […] et alors que je prie […] la tumeur a complétement disparu de son dos« . Autant d’affirmations sensationnelles sans aucune preuve/source, sans aucune crédibilité, sinon celle que l’on devrait tacitement lui accorder. Il enchaîne les témoignages censés convaincre l’auditeur que les miracles, que la guérison, est à lire au sens littéral, et qu’elle a lieu de cette manière pour celui qui y croit.
Plus tard dans la vidéo, il priera pour les internautes. Derrière, à la régie, des personnes s’empressent de reprendre le moindre commentaire qui va dans le sens de ce qui est affirmé pour les afficher à l’écran. Pour convaincre le spectateur que c’est bien Dieu qui agit. Un biais du survivant pourtant grossier, reposant donc sur une absence totale de preuves, mais qui, dans l’ambiance du direct, semble clairement corroborer tout ce que l’orateur a pu énoncer auparavant. La question que je me pose encore est : quel crédit peut-on attribuer à des commentaires YouTube de personnes a priori déjà convaincues ? Comment vérifier que tout cela est vrai ? On ne le peut malheureusement pas. On est censé faire aveuglément confiance aux orateurs.
Le plus troublant dans toutes ces histoires, c’est le nombre de témoignages miraculeux véhiculés. En fréquentant ces soirées à l’époque, j’en ai entendu en nombre : des membres qui repoussent, des paralytiques qui remarchent, des tumeurs et des kystes qui disparaissent, des maladies dégénératives enrayées, etc. Avec en conclusion toujours la même affirmation : « les médecins ont tous dit qu’ils ne comprenaient pas ce qui s’était passé, que c’était vraiment miraculeux. » Outre le fait que les guérisons inexpliquées existent dans de très rares cas, je m’étonne de n’avoir jamais entendu un seul médecin (à part un médecin évangélique une fois) témoigner de ce genre d’évènement miraculeux constaté dans le suivi d’un patient. Des histoires, des témoignages de guérison miraculeuses, j’en ai entendu par centaines. Des médecins, j’en fréquente des dizaines dans le cadre de mon travail : rien de leur côté. Pas même un article relayé ici ou là. Rien du tout. Voilà qui me questionne : dans le milieu dans lequel on est convaincu que les miracles de guérison physique ont lieu, on déborde de témoignages de maladies graves et d’infirmité guéries. Alors qu’en dehors de ces milieux, rien du tout.
Je note que dans les discours pseudoscientifiques, il y a tout un tas de gourous et de charlatans qui prétendent détenir des méthodes pour guérir de maladies. Certains disent que manger des fruits crus et se faire des jus de fruits en arrêtant tout traitement suffit pour guérir des cancers et des hépatites avancées. « Le corps sait se soigner lui-même » disent-ils. D’autres prétendent que les crop circle (les cercles de culture) débordent d’énergie « bovis » pouvant soigner les corps. Tant d’autres, parmi lesquels ceux qui prétendent pouvoir, à travers un écran ou dans une réunion de prière du samedi soir, guérir de maladies graves grâce à l’action du Saint-Esprit. Dans tous les cas, il y a nombre de témoignages prétendument réels, mais pas d’objectivations médicales. Et, dans tous les cas, il réside un point commun à tous ces discours : tous ont quelque chose à vendre. Des livres (comme le prédicateur de la vidéo ci-dessus, qui en fait la promo), des méthodes, des formations, une foi/religion. Une conclusion s’impose donc : tous des charlatans, parce que tous des boutiquiers.
Le refus et l’acceptation du réel
Ces pratiques induisent souvent des perturbations au niveau de la spiritualité des personnes. Seulement, les dégâts passent inaperçus, car on préfère se focaliser sur ce qui confirme ce que l’on affirme : dans ces soirées, les témoignages de personnes chez qui ces pratiques ont fait des dégâts, je n’en ai jamais entendu. Cela s’appelle, encore une fois, un biais du survivant. On ne relaie que le témoignage de celui qui a soi-disant guéri, omettant les centaines d’autres qui n’ont pas guéri, voire qui sont morts des suites d’absence de traitement due à la conviction et l’attente d’une guérison magique. On ne relaie que ce qui vient confirmer ce que l’on croit. La foi devient alors performative, et l’on tombe dans le piège de la culpabilisation. Cette culpabilité, je l’ai rencontré chez plusieurs patients venus chercher un accompagnement spirituel. Deux exemples : une jeune femme d’une trentaine d’années, qui fréquentait une église apostolique et pour qui l’équipe pastorale et la communauté ont prié. Cette jeune fille souffrait d’addictions à des substances, ainsi que de problèmes hépatiques naissants. Souhaitant sincèrement s’en sortir, elle demanda, en plus de son parcours thérapeutique, la prière à sa communauté, ce qu’elle obtint. On lui expliqua qu’elle n’avait plus qu’à saisir la délivrance de ses addictions par la foi, et qu’elle pouvait aussi croire que son foie allait se régénérer grâce à la prière. Elle finit par rechuter, et on lui diagnostiqua une hépatite qui n’a pas été traitée pour ne pas enrayer le processus de guérison par la foi, dans le but de « glorifier Jésus uniquement, et non la médecine« . Elle sombra alors dans une sphère de culpabilisation totale, pensant que c’était « sa faute » si elle n’était pas guérie, parce qu’elle n’avait pas eu assez de foi. Déjà à tendance dépressive, les dégâts s’accentuèrent : son estime d’elle-même sombra dans l’abyme, considérant que d’autres pouvaient être guéris, mais qu’elle n’en était pas digne.
Même constat pour une patiente d’une soixantaine d’années souffrant d’une grave maladie ayant entrainé une amputation, qui fréquentait une église évangélique libre. Après le départ de son mari, qui ne partageait pas sa foi, et une rechute de sa maladie, elle demanda à son pasteur évangélique de prier pour elle. Ce dernier l’assura avec force que le résultat de la prière allait venir si l’on y mettait assez de foi, littéralement. La demande fut celle d’un rétablissement total de ce qui avait été perdu : un retour de son mari, sa conversion à la foi chrétienne, ainsi qu’une guérison totale. C’est en larmes que j’ai récupéré cette patiente : « Suis-je vraiment une si mauvaise personne pour que le miracle ne s’accomplisse pas ? Ai-je si peu de foi ? » me dit-elle. Citons encore les nombreuses décompensations psychiatriques rencontrées dans le secteur hospitalier, dues à l’arrêt précipité de médications, suite aux conseils peu avisés de certains croyants zélés expliquant que la prière et la foi suffisaient, et que les neuroleptiques et les antidépresseurs n’étaient pas nécessaires.
« Nous refusons au nom de Jésus… » Voici un début/une fin de prière que j’ai souvent entendue en soirée Miracles et guérisons, mais également dans des cultes évangéliques dominicaux. Le refus d’une maladie ou d’un évènement. D’une parole qui ne nous a pas convenu. Le refus de ce qui advient, des évènements de la vie. Évènements qui la rendent souvent extrêmement cruelle, certes. Mais qui font que justement, c’est la vie. Ce refus, au nom de Jésus, c’était pour beaucoup de patients, pour beaucoup de chrétiens, une manière de ne pas accepter le réel. Une manière de refuser ce qui vient et de continuer à espérer qu’un rétablissement de ce qui semble idéal intervienne. Un retour à la normale. Un rétablissement de ce qui fut, mais qui n’est plus. À l’image de ma patiente qui attendait le retour et la conversion de son mari, la guérison totale et une récupération complète de son autonomie.
Le miraculeux existe pourtant
Pourtant, le miraculeux existe, la guérison aussi. Mais pas au sens littéral où l’entendent ces dealers d’espoir. Peut-être contre-intuitivement, c’est alors qu’ils acceptent leur maladie que des guérisons opèrent chez les personnes. Mais, guérison à ne pas comprendre comme un rétablissement dans la santé (santé qui n’est pas défini comme l’absence de pathologie), comme un retrait du mal/trouble diagnostiqué. Le miracle, la guérison, c’est un autre chemin de vie qui s’ouvre. Et, si le texte est à lire symboliquement, la réalité nouvelle qui s’ouvre dans le parcours d’une personne est lui bel et bien réel. C’est le champ du possible qui s’élargit. Cela, Véronique Dufief l’exprime de manière très belle dans son ouvrage « la souffrance désarmée » : « Étonnamment, en acceptant le fait d’être malade (elle vit avec un trouble bipolaire), de le rester jusqu’à la fin de ma vie, je guérissais de la folie de la santé, avec son aplomb trop sûr de lui-même, la conscience, si supérieure, de sa force, de sa « forme », d’une énergie nietzschéenne qui n’a rien en commun avec la puissance surnaturelle de la foi et de l’amour. […] Je découvre ainsi aujourd’hui, un peu plus chaque jour, que guérir, ce n’est pas ne plus être malade, c’est être dans la Vie, être vivant jusqu’à l’incandescence de la fragilité, avec l’inaltérable joie et la souffrance, toujours possible, acceptée, comme l’expression insondable du désir humain. » (p. 106)
Non pas du dolorisme. Non pas le fait de se complaire dans la souffrance. Mais accepter ce qui est, dans le but de pouvoir entrer, indépendamment de ce que l’on vit, dans un mieux-être, qui lui, devient aidant dans la traversée de la souffrance. Cette posture, je la rencontre quasi quotidiennement en gériatrie, où mes patients ne peuvent théoriquement qu’entrer dans une posture d’acceptation (je dis théoriquement, car il arrive bien sur que certains le refusent) : le temps a fait son œuvre, et le corps décline au fil des jours. Il est effectivement plus facile d’accepter le déclin lorsque l’on à 80-90 ans que lorsque l’on en a 30. Cette acceptation pousse nombre de mes patients à ne pas se voiler la face, et à entrer dans une posture de joie vis-à-vis de ce qu’ils ont plutôt que de révolte face à ce qu’ils n’ont pas/plus. Il n’y a alors plus lieu de « refuser » quoi que ce soit « au nom de » qui que ce soit. Dans une certaine mesure, l’emprise du mal, de la douleur est moindre lorsque l’on apprend a vivre avec, et que l’on sort d’une posture de combat et de refus. Ce sont des mots que ma psychothérapeute me disait lorsque j’était en thérapie : « la souffrance que tu ressens n’en est que plus forte si tu t’oppose frontalement à ce qui ne te convient pas. Laisse-toi porter par le flot et laisse-toi entrouvrir des chemins que tu n’imagines pas.«
Sortir d’une lecture littérale
Cette compréhension et cette incarnation du miracle ne peut s’effectuer que si l’on décide de sortir d’une lecture littérale du texte biblique. Ceci s’illustre très bien lorsque James Woody parle de pâques : « Il me semble qu’il y a un énorme malentendu, c’est de considérer que la résurrection, c’est une réanimation. […] Il me semble que si nous avions mis une caméra devant le tombeau de Jésus, le dimanche de pâques, la caméra n’aurait pas filé grand-chose. Donc ce n’est pas une réanimation avec un corps qui au bout de trois jours commence à se décomposer, mais finalement la chaire se recompose, le cœur se met de nouveau à battre, l’électroencéphalogramme ne serait plus plat, et puis le corps se relève, les yeux s’ouvrent, quelqu’un sort de la tombe et va apparaître à différentes personnes. » La résurrection est donc à lire comme un symbole, et non comme une réalité historique. Jésus apparaissant aux disciples est dans le texte, à travers les stigmates toujours visibles après sa résurrection, le symbole que le passé n’est pas effacé. Mais pâques nous raconte que ce que les textes appellent « Dieu », c’est ce qui nous rend capable de faire quelque chose de ce qui nous arrive. « C’est ce qui nous aide à traverser les deuils, c’est ce qui nous aide à prendre nos lits d’infortunes, nos grabats, et à marcher à nouveau.«
Le miraculeux existe donc bel et bien. Non pas dans l’accomplissement de guérisons surnaturelles, d’effacement du réel, de ce qui s’est passé et qui ne serait pas dans un plan prédéfini. Mais, dans le champ des possibles qui s’ouvre, dans l’acceptation de ce qui est, de ce qui advient Dans le choix qui nous est donné de se lever intérieurement et d’avancer dans des voies qui n’avaient pas été envisagées. Dans un renouvellement, une nouveauté de vie. La bonne nouvelle, c’est de dire que l’homme n’est pas fait pour la mort, qu’il est fait pour la vie : « pâques, c’est la libération de la peur d’échouer, de la peur de mal faire, la peur de décevoir, la peur de trahir, la peur de ne pas être à la hauteur. Au fond, pâques, c’est la libération de toutes ces peurs qui nous empêchent de vivre. Eh bien voilà la bonne nouvelle : nous ne sommes pas condamnés à vivre en fonction de nos peurs, de nos craintes, car ça, c’est toujours voué à l’échec. […] Nous sommes capables de porter notre vie à son incandescence.«
Ce qui me fait naturellement revenir au propos du pasteur que je relayais en début de billet : « Dire que c’est purement symbolique, c’est un peu triste. » En effet, si la lecture est symbolique, le miracle lui ne l’est pas. Pour autant, il n’a rien de magique. Et j’aime à reprendre la formule de Klaas Hendrikse : si le miracle tel que je l’entends ne contredit pas ma raison au sens où il n’a rien de magique, il la dépasse pourtant clairement en ce que je vois se relever intérieurement des personnes de manière inattendue. Pour l’avoir vécu à de nombreuses reprises dans les unités de soin gériatriques et psychiatriques, le miracle est d’autant plus fort lorsque le relèvement se fait avec les stigmates, sans effacer le passé. Lorsque dans leurs souffrances et leurs fragilités, les personnes décident de se relever et de continuer d’avancer. Les vrais témoins, ce sont eux !
Bien amené et bien terminé! Pour moi c’est évident cette lecture, mais je trouve que tu articules et illustres bien le propos.
Je me réjouis de la suite.
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[…] dites « miracles et guérisons ». En revanche, comme je l’ai écrit dans le billet précédent, j’ai constaté un grand nombre de ce que j’appelle personnellement des […]
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[…] de lire cette chronique, je vous invite à lire les deux précédentes ou je parle de la possibilité d’une guérison, et de l’efficacité présumée de la prière dans le soin. Ce billet est l’avant […]
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[…] billet fait suite aux trois billets précédents sur la question des miracles (partie 1, partie 2 et partie 3), à la suite desquels on m’a énormément posé la question de […]
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