Le 101ème

Ça y est, je suis centenaire. Ce billet est le 101ᵉ publié sur ce blog. Une année et demie après le premier, c’est l’occasion de faire un petit bilan et de vous informer de choses à venir.

Plus qu’une évolution, une révélation

Tout d’abord, un mot sur les thématiques vers lesquelles je me suis naturellement orienté. Ou plutôt, celles qui se sont révélées en déroulant mes pensées. Sans surprise, l’abus est la thématique principale qui ressort de ce blog. Par mon expérience, celle d’amis désaffiliés et depuis quelques années de mes patients, je suis naturellement devenu sensible à cette thématique. Puis, il y a les réactions à mes billets : bien souvent, alors que je mets en avant des abus flagrants, certains lecteurs m’écrivent pour me dire qu’ils ne voient pas le problème, que c’est « la volonté de Dieu » que les choses se passent ainsi. Personnellement, lorsque la religion et les croyances précèdent les personnes, j’estime que c’est de l’aveuglement et de l’aliénation. En face, on a parfois explicitement considéré mes positions comme un assujettissement au diable. Ces échanges ont donc naturellement accentué ma sensibilité à ce sujet.

En relisant l’ensemble de mes billets, je réalise aussi qu’une emphase forte est mise sur l’altérité. C’est une pensée connexe à celle de l’abus, puisque c’est la réponse que j’essaie de donner à un problème que je constate. Sortir de dynamiques abusives passe pour moi par la conscience de l’autre et de ce qu’il vit, et donc par l’altérité. Selon moi, cette thématique est transversale au Nouveau Testament et à l’enseignement que je perçois de Jésus dans les évangiles. Longtemps, j’avais dans un coin de ma tête que poser mes pensées par écrit et les publier était un peu une démarche narcissique. Je réalise aujourd’hui qu’en plus d’avoir déconstruit cette pensée-là, cela m’a permis de révéler, dégager et clarifier les thèmes centraux qui m’animent.

Des projets à venir

Le premier projet est simple : je continuerai d’écrire et d’alimenter ce blog avec mes réflexions. La fréquentation de ce site par un nombre croissant de lecteurs a permis que je contacte certaines maisons d’éditions pour recevoir des services presse à chroniquer : le premier livre chroniqué ainsi fut celui de François Ansermet. Malheureusement, je ne peux pas en lire autant que j’aimerais, car ce blog est un « à côté ». C’est déjà une très belle reconnaissance. Il y a le travail, les enfants, les études et ensuite seulement du temps pour écrire. Je suis déjà content de la direction que prennent les choses. Viendront donc encore plusieurs « portraits » et « chroniques d’un accompagnant ». Concernant les « chroniques d’un désaffilié », si j’ai encore quelques anecdotes à raconter, j’aimerais pouvoir de temps en temps aussi chroniquer et commenter l’actualité religieuse romande et francophone. La forme est encore à définir, même si j’avoue que l’exercice de déconstruction dialectique initié dans la dernière chronique me plait bien. Enfin, j’aimerais pouvoir proposer plus d’esquisses, mais je ne me fixe pas d’objectifs, car ce sont les billets qui me prennent le plus de temps.

Je dois confesser qu’une vie monastique un peu semblable à celle de Michel Onfray est une vie qui me fait saliver. Passer dix heures par jour à lire, écrire, publier et débattre. Pourtant, je reste sur le terrain de l’accompagnement spirituel et cela me va aussi bien. La proximité de mes patients m’aide à garder les pieds sur terre. Je le dis sans langue de bois, ils sont un peu mes premiers maîtres. Si cette vie d’écriture n’est pas un objectif en soi, j’ai néanmoins envie d’initier un mouvement dans ce sens. Plusieurs amis m’incitent assez franchement à réunir mes chroniques pour en faire des recueils, notamment les chroniques d’un accompagnant. Je m’étais fixé à l’époque l’objectif d’en publier une trentaine avant de me décider. À ce jour, vingt-huit sont publiées et trois sont déjà rédigées et prêtes à être partagées. Je me suis aujourd’hui fixé comme objectif pour le début d’année 2025 de reprendre ces chroniques, les retravailler, d’y adjoindre quelques autres que je n’ai pas publiées et d’en faire un recueil en format papier avec une réflexion sur les thématiques qui ressortent de ces rencontres. Dans le cadre de ce recueil, j’aimerais pouvoir collaborer avec un ami qui je l’espère préfacera et apportera une réflexion à ce récit.

En développant les chroniques désabusées et en explorant plus spécifiquement la thématique des abus, j’ai aussi commencé à rédiger un manuscrit sur cette thématique. Chaque chronique publiée a fait en parallèle l’objet d’une réflexion personnelle autour de ces situations. En questionnant mon expérience, celle de proches, et en m’appuyant sur le vécu de certains patients, il me semble que j’ai pu dégager certains enjeux autour des abus, spécifiquement en lien avec la vie religieuse. J’aimerais pouvoir consacrer du temps pour ce projet et pourquoi pas d’ici à la fin de l’année 2025, tout en tenant compte de tout ce qui se passe en Suisse romande au niveau des institutions ecclésiales par rapport aux mesures qui sont prises pour lutter contre les abus spirituels (parce qu’il y a aussi à dire sur ce sujet), proposer un manuscrit et une réflexion y relative.

La réalité des coûts

Tout cela a un coût. Mon activité d’écriture, si mince soit-elle, me coûte de l’argent. Elle me nourrit intérieurement, certes, et j’y trouve du sens. Mais, financièrement, c’est une charge. Tout compris, en plus du temps que je prends pour écrire, ce blog me coûte environ 300 francs par an, plus le prix des livres que j’achète ici et là pour nourrir mes réflexions. Si j’ai évoqué la vie d’écrivain plus haut, ce n’est pas un objectif pour moi. En revanche, il est vrai que pouvoir continuer d’écrire et de publier sans que cela implique une charge financière est un premier pas que j’aimerais franchir. Raison pour laquelle, dans un avenir plus ou moins proche, j’ajouterai à la fin de mes billets un formulaire de don permettant à ceux qui le souhaitent (dont certains se sont déjà manifestés, merci !) de soutenir ces publications. À côté de cela, je vais probablement créer une page Tipeee et/ou Patreon, permettant à ceux qui le désireraient de soutenir avec un don ponctuel ou régulier cette activité.

Le changement majeur que cela implique est que pour pouvoir créer un formulaire de dons sur WordPress, je dois avoir un compte sur Stripe pour gérer les transactions. Afin d’utiliser Stripe, je dois avoir un statut officiel d’indépendant et déclarer une entreprise. Le changement majeur qui approche est donc la création d’une entreprise (raison personnelle), non pas pour générer du profit, mais pour encadrer légalement toute transaction financière qui serait liée à ce blog et aux activités connexes. Cela va aussi dans le sens de demandes qui m’ont déjà été faites en lien avec des interventions rémunérées que j’ai jusqu’à présent refusées, mais que je déclarerai à l’avenir aussi par ce biais (prédication, interventions, animations de groupes de parole, etc.).

Mais aussi des collaborations

Cela fait longtemps que l’idée est sur le tapis : nous aimerions aussi un jour avec mon cher ami Davide, proposer des podcasts audio autour de différentes thématiques et vue par le prisme de nos expériences respectives (un artiste et un accompagnant spirituel), tout en invitant autour de la table des personnes avec qui nous pourrions nous donner la contradiction. L’idée est lancée, et elle pourrait se concrétiser bientôt. Il y a tellement de personnes, proches et moins proches, connues et anonymes, que je souhaiterais pouvoir inviter. Parmi mes proches, il y a des instituteurs, sociologues, psychologues, menuisiers, médecins, logopédistes (bonjour Michèle), agriculteurs, linguistes, artistes, journalistes, etc., qui ont un jour ou l’autre initié en moi, par leur regard singulier sur le monde, une ou plusieurs fulgurances que j’aimerais pouvoir dérouler avec eux. Et, cerise sur le gâteau, j’avoue que travailler avec Davide sur un projet serait un bel accomplissement vu tout ce que nous partageons depuis plus de dix ans. Évidemment, lorsque cela sera disponible, les audios seront relayés via ce site.

Il y a bien d’autres idées en germe, d’autres journaux (à l’image de mon journal de bord que je vous partage pendant une année ici) qui sont tenus quasi quotidiennement. Mais, pour le moment, tout n’est qu’à un stade prénatal ou de l’ordre de l’intime, et donc pas forcément voué à être publié. Peut-être cela germera-t-il un jour, peut-être pas. En tous les cas, merci à tous ceux qui me soutiennent depuis plus d’un an. Je me réjouis de ce qui vient.

Vos retours et vos suggestions sont, bien entendu, toujours les bienvenus.

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